Dadvsi, blogosphère et retour en arrière

La loi Dadvsi est en passe d’être votée

Depuis 3 ans que je lis les blogs de P.Astor et du Bucheron, c’est la première fois que je les sens profondément dépités.

Depuis 4 ans et l’apparition en France des premiers blogs, ces deux passionnés là ont été à la pointe de l’info qui traite de musique numérique en ligne et de son cortège de questions.
Je ne m’étendrai pas sur les impacts du vote de la Dadvsi, d’autres le font beaucoup mieux (cf.plus bas quelques liens), mais ce que j’observe c’est qu’avec ce vote c’est bien d’un échec cuisant pour la blogosphère qu’il s’agit.

Gestion des Droits d’auteurs : un peu d’histoire

Les blogs ont toujours été présentés comme enfin l’alternative et la solution à un matraquage médiatique vertical : les internautes (citoyens) peuvent enfin prendre la parole. La promesse sous jacente étant que par ce biais se constituait un nouveau pouvoir, celui des hommes de la rue. C’est la thèse défendu par Rosnay et Revelli dans leur dernier bouquin.
Aussi a-t-on pu voir quelques coups d’éclat ces dernières années, comme par ex. avec l’affaire du proviseur révoqué.

Ces derniers temps les enjeux étaient bien autres.
Or ce théorique nouveau pouvoir n’a pas pesé lourd face aux lobbies de l’industrie musicale, celles des “pédants et prétentieux”, celle qui pense avoir tout compris. Cette position n’est pas une nouveauté, dès le début du conflit face au P2P, P. Nègre et consorts ont défendu becs et ongles leurs actionnaires en prêchant le faux.
Ce faisant ils faisaient fi d’autres industries, celles du logiciel libre par ex. Oh bien sur cela ne pèse pas lourd dans la balance face à Vivendi et pourtant… Comment ne pas y voir un refus de prendre un peu de hauteur, d’agrandir ses perspectives pour lorgner vers le futur ; les TIC deviennent omniprésentes, les entreprises ont besoin de s’équiper (nos TPE sont à la traîne) nos gouvernants se pâment à coups de bonnes intentions (certes louables) et un texte de loi vient leur couper l’herbe sous le pied. Pas de libre, des logiciels propriétaires qui vous dictent comment travailler ; des softs qui vous disent sans moi tu ne travailles plus ; des solutions pour lesquelles il est difficile d’obtenir plusieurs avis (ce qui est possible avec un “code ouvert”).
Joli tacle, par derrière, comme disent les spécialistes.

L’état est-il un arbitre objectif ?

Dans notre démocratie il est censé être incarné par l’Etat, du moins le croyait-on encore un peu, naïvement. On se disait attends tu vas voir, les bloggers vont fourbir leurs armes, se mobiliser et le débat sortira de nos petits écrans, même en 20 pouces. Las, notre culture française peine à se réinventer au gré des innovations, et plus grave, plus profond, nous n’avons pas ici la culture anglo-saxonne du militantisme, de l’engagement et de la mobilisation. A ce titre la “French blogosphere” n’a pas su amener le débat sur son terrain et la promesse citoyenne s’est écroulée, leaders d’opinion ou pas.
De leur côtés nos gouvernants sont restés prostrés dans leurs chairs, tels ces professeurs de fac qui distillent le Savoir sans écouter la remarque ingénieuse de l’élève : se remettre en question n’est pas facile, alors à l’approche de quelque élection…
Au passage la pétition lancée par l’Eucd a été signée par 158529 particuliers et plus de 900 organisations – dont plus de 200 entreprises menacées. Bien sur ce ne sont pas de grosses entreprises, plutôt des petites, de celles qui ont moins d’une douzaine de salariés mais qui représentent 90% de l’emploi en France ; je parle aussi ici de celles qui sont innovantes, qui développent des idées pour demain.

La Dadvsi commentée sur des blogs et dans les médias

Ouvrir vers le “libre”

Liens complémentaires :

  • Zdnet
  • Eucd.info
  • Ligue Odebi
  • Diversité culturelle
  • Sacd actus

Ce que l’on peut lire à l’étranger sur le droit d’auteur

  • French law could break iTunes, Microsoft DRM
  • Vive la Balance! Pleading for a French revolution of copyright